A livre ouvert
Après douze ans passés aux guichets de la BIP, une petite bibliothèque de quartier, Michèle Favrod accède enfin à la direction de l'établissement. Elle succède à Edouard Balser, un individu charmant, mais plus préoccupé par sa carrière d’écrivain raté que par l'administration d'une bibliothèque. Ainsi, malgré son énergie débordante, Michèle hérite d'un lieu vétuste au lectorat en perte de vitesse, auquel s'ajoute un Audit pour mauvaise gestion des finances. Son prédécesseur lui a légué un joli lot de casseroles…
Accusée de tous les maux, Michèle doit faire face à la tempête et sortir tant bien que mal de la tourmente. A ses côtés, un équipage plein de bonne volonté mais peu efficace : Steve, altermondialiste inhibé et fou d’informatique, Christiane, amoureuse à la fois de romans noirs et de son ancien patron, Bruno, nouveau concierge énigmatique et peu loquace, ainsi que Cynthia, étudiante instable et idéaliste, accessoirement fille de Michèle. Pour compléter le tableau, Rüdi, cochon d'Inde sauvé d'un laboratoire d'expérimentation animale, devient le confident des uns et des autres, dépositaire de leurs secrets, de leurs désirs…
Au fil des épisodes, cette fausse famille chaotique et attachante va s'allier face à l’adversité. Parviendra-t-elle à empêcher le naufrage et sauver sa maison, sa matrice, la BIP ?
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Avec
Isabelle Gelinas, François Morel, Karim Barras, Véronique Reymond, Felipe Castro, Marion Duval, Gilles Privat, Baptiste Gillieron, Michel Voïta, François Chattot, Roland Vouilloz, Paolo Dos Santos, Patrick Lapp, Vincent Fontannaz, Franck Semelet, Jean-Pierre Gos, Anne-Catherine Savoy, Juan Antonio Crespillo, Jean-Luc Borgeat
Format
Série fiction - 6 x 52 min.
Production
Point Prod
RTS - Radio Télévision Suisse
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Note d'intention
Lorsque je rejoins le projet en 2010, je propose aux auteurs de l’emmener vers ce qui me touche plus particulièrement, à savoir comment une communauté vivant plutôt paisiblement fait face à une menace et se transforme sous la pression. Comment cette pression, tel un effet de domino, gagne progressivement chaque protagoniste et l’oblige à révéler ce qu’il est et ce qu’il veut.
Je voulais privilégier un esprit choral et villageois à cette histoire, même si la vocation politique naissante de notre héroïne, qui se réinvente à l’aube de ses 50 ans, cadence les épisodes.
En phase de développement, Port d’Attache se veut la promesse d’une série qui s’emploie à mettre en avant l’intimité des multiples personnages et la possibilité pour le spectateur de partager avec eux leurs peurs, leurs transformations ou leurs secrets. La promesse aussi d’une aventure humaine au bord du Lac Léman, cette eau changeante qui fait partie de notre mémoire collective et offre une symbolique forte. Le terrain est l’enjeu de la série mais il est aussi le miroir dans lequel chacun rêve son futur. Je donne une place visuelle prépondérante au paysage et à l’environnement, et tente de mettre en perspective tous ces désirs qui s’affrontent.
Le ton général de la série, musique ou place faite aux paysages, est inspiré de la lutte engagée pour décider de l’avenir de ce terrain, et qui renverra nos personnages à l’Histoire même de ce lieu. Lieu d’un passé historique et affectif qu’ils ont idéalisé.
C’est le fil rouge de la série que j’ai adopté et qui n’appartient qu’à la mémoire défaillante d’Ernest. Une mémoire que le lac semble avoir engloutie.
Ce sont ces images, celle du visage de Maurice Aufair, et celles qui lui reviennent par bribes, qui font pour moi le sel de Port d’Attache. Ces images nous entraînent vers une résolution qui questionne intimement le passé, le présent et le futur des trois générations abordées dans la série. Et ceux du spectateur peut-être ?