Producteurs

David Rihs, Point Prod

Jean-Marc Fröhle, Point Prod

Co-producteurs

TSR

Théâtre de Carouge-Atelier de Genève

Adaptation

"Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux

Image

Remi Mazet

Son

François Musy

Montage

Karine Sudan

Note d'intention

Je suis très heureuse de pouvoir écrire cette note d’intention, car elle est destinée à parler de la deuxième adaptation télévisuelle que nous allons faire, après celle des « Caprices de Marianne », que j’ai pu réaliser l’année dernière, grâce à l’énergie et la passion de toute une équipe et la collaboration de Jean Liermier et du Théâtre de Carouge.

J’avais proposé ce concept inédit en Suisse et nous avons réalisé le premier film qui a été diffusé le 30 décembre sur la TSR1.  Par la suite, « Les Caprices de Marianne » a été sélectionné pour représenter la Suisse aux Rencontres Internationales de Télévision INPUT à Varsovie.

Dès le départ, mon idée était de proposer plusieurs films à réaliser à partir des pièces présentées durant la saison théâtrale.

Dans ce projet, plusieurs éléments cruciaux étaient de véritables défis, de  l’adaptation d’un texte classique au temps réduit de tournage (14 jours), au travail avec deux caméras ou encore la collaboration en binôme avec le metteur en scène de la pièce de théâtre que nous réalisions. Ce dernier point était particulièrement délicat, car pour travailler ensemble sur un plateau de tournage, il faut qu’il y ait une grande confiance mutuelle. Tout au long de la production du projet « Les Caprices de Marianne », Jean Liermier et moi-même avons construit cette confiance, avons appris à nous connaître et à travailler ensemble.

C’est pourquoi je suis très heureuse de pouvoir continuer notre collaboration avec la dernière mise en scène de Jean, « Le jeu de l’amour et du hasard ».  Lorsque j’ai vu la pièce au théâtre, j’ai immédiatement été frappée par la qualité du jeu des comédiens et la direction qui leur était donnée. Lors de mes précédents films, j’ai déjà eu l’occasion de travailler avec certains d’entre eux et je me réjouis de renouveler cette collaboration.

Un nouveau défi se pose à nous avec ce projet, car à la différence « des Caprices de Marianne », « Le jeu de l’amour et du hasard » relève plutôt du genre de la comédie.

En travaillant sur l’adaptation, nous nous sommes longuement posés la question de comment adapter l’oeuvre de Marivaux dans le contexte contemporain, tout en restant fidèle à l’histoire et ses thématiques qui reposent en grande partie sur la différence de classes sociales. Après plusieurs séances de travail, nous avons réussi à inventer et imaginer un univers à l’intérieur duquel les personnages de la pièce auraient toute la liberté pour se méprendre les uns sur les autres, s’amuser, se retrouver dans des situations drôles et absurdes et bien sûr tomber amoureux.

Pour ce projet, je vais travailler avec le chef opérateur, Remi Mazet qui a signé l’image des « Caprices de Marianne ». C’était notre première collaboration et nous avons immédiatement trouvé un langage commun. J’ai très envie de poursuivre ce travail avec Remi, car je trouve essentielle de pouvoir développer une véritable complicité artistique à long terme et d’approfondir la réflexion visuelle que nous avons fait naître avec « Les Caprices…. » à l’occasion de mes prochains films.

Cette fois encore, nous allons utiliser une caméra vidéo Haute Définition avec des optiques 35mm qui apportent une vraie profondeur de champ et créent une atmosphère cinématographique. Nous allons également travailler avec deux caméras, comme dans les « Caprices de Marianne ». Cette technique m’avait permis de faire plusieurs prises avec les comédiens et de varier le rythme, malgré le temps limité de tournage et d’être rapidement efficace dans les séquences qui s’y prêtaient.

D’abord avec Jean Liermier, pendant l’adaptation, puis avec Remi Mazet, nous voulons inventer un univers visuel spécifique à cette histoire. L’action se passe pendant deux jours, un joyeux chaos s’installe dans la maison sublime de la famille Orgon. Je voudrais que la caméra puisse transmettre ce chassé-croisé, que le spectateur puisse être pris dans cette course frénétique ou l’on se court après, ou l’on s’observe, ou l’on se cache, ou l’on se soupçonne… D’ailleurs, la maison dans laquelle se passe l’histoire devient un personnage à part entière.

Comme dans les « Caprices de Marianne » le montage commencera pendant le tournage. J’ai trouvé que pouvoir visionner des scènes pré-montées à la fin de la journée du tournage faisait partie de cette immédiateté, propre à notre concept. A plusieurs reprises, cela nous a permis de nous rendre compte des pièges à éviter, des erreurs à contourner ou à ne pas refaire…

Le travail sur la musique sera une autre étape cruciale du film. Je voudrais retravailler avec le compositeur de mon long métrage « La Traductrice », Evgueni Galperine, car c’est un artiste de grand talent qui est capable de se fondre dans l’univers que nous désirons créer. La musique doit être contemporaine et émotionnelle en même temps, afin de souligner l’universalité des sentiments que vivent les personnages de l’histoire.

L’équipe technique du film sera en grande partie composée des jeunes techniciens du cinéma qui ont travaillé sur les « Caprices de Marianne », car, comme je l’ai souligné au début de ma note d’intention, c’est l’énergie et la motivation de cette équipe qui ont largement contribué à la qualité du résultat final.

Je suis très heureuse de pouvoir réaliser ce film et suis enchantée que ce concept puisse donner naissance à toute une collection de projets similaires.